Sur la toile, on trouve de tout concernant les incidents de Woippy. On peut néanmoins observer trois grandes tendances. Les faits, la polémique, le communautaire. Explications.
Le factuel ! C’est la recette des sites d’information traditionnels comme ceux du Monde diplomatique, du Parisien ou encore de Libération pour évoquer les incidents de Woippy. Les journalistes relatent de manière chronologique les différents événements: la course poursuite qui a eu lieu entre les policiers et les trois adolescents en train de conduire un scooter volé, la mort d’un des garçons, l’enterrement et les quelques véhicules qui ont été incendiés suite au drame. Les informations délivrées se ressemblent toutes et très peu de sites se démarquent au total. Ainsi de nombreux articles à ce sujet ont vu le jour sur le site du Figaro. Un d’entre eux s’intéresse par exemple à l’état de santé des deux autres jeunes après l’accident. Plongés dans un coma artificiel, Nabil et Joshua ont été hospitalisés au CHU de Nancy-Brabois. Les journalistes informent également les internautes du sort des policiers qui ont finalement été relâchés après leur garde à vue. Ils relatent brièvement l’intervention de Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la Politique de la ville, qui n’a pas hésité à prendre la défense des policiers. Une info qui est loin d’être passée inaperçue aux yeux du Point.fr puisque ce dernier y a consacré tout un article. Ainsi, les lecteurs peuvent apprendre qu’en plus d’avoir pris leur défense et évoqué la souffrance des familles des victimes, elle a aussi appelé au calme et rappelé que la police a évolué de façon plutôt positive en 20 ans. L’essentiel.lu quant à lui, a publié un article avec un titre un brin provocateur : « Le maire dénonce « les voyous de Woippy », de quoi inciter les internautes à lire le papier. L’article est d’ailleurs mis en valeur par de nombreuses citations tirées d’une lettre de François Grosdidier à la population. Il explique notamment que l’accident de circulation est dû à une imprudence et met sur le compte des voyous les incendies qui ont suivi la marche silencieuse. Un point sur lequel s’est attardé TF1. Dans un des reportages, les journalistes ont fait un état des lieux. Départs de feu, images de carcasses brûlées, ils ont aussi recensé plusieurs témoignages dont celui de la mère de la victime qui tente d’apaiser les esprits. En vain.
Polémique sur la blogosphère
C’est du côté des blogs qu’il faut chercher la polémique. Celle-ci est souvent la clé de l’audience et donc fréquente. Deux grandes tendances se dégagent : la critique envers l’un des deux camps et l’extrapolation à partir de l’évènement vers des considérations plus générales. Deux objectifs que l’on retrouve pêle mêle à l’occasion. Le plus polémiste aura sans aucun doute été George Moreas : « la police peut-elle se lancer dans une course-poursuite » véritable remise en question du fonctionnement des forces de l’ordre. Il est crédité de 273 commentaires alors que son rebond sur le même sujet quelques jours plus tard a lui reçu 222 commentaires. Ancien commissaire de police, ses prises de position sont très mal accueillies par ses anciens collègues.
Pasidupes, blog critique sur les médias s’attaque lui au traitement effectué par France Info. Selon ce blogueur, la radio aurait fait le choix de remettre en cause l’action des policiers en occultant totalement la responsabilité de « ces jeunes délinquants ». Un avis non partagé par Anarzone : « cela vaut-il le coup de risquer 3 vies pour un scooter à 400 euros ? ». Enfin dans les chroniques du Républicoin, l’auteur est des plus mitigé tout en ouvrant le débat sur les conséquences de l’irresponsabilité individuelle et familiale.
Du côté des réseaux sociaux, Woippy a eu beaucoup de succès. Sur Twitter, une simple recherche à partir de ce mot-clé dévoile de nombreux tweets notamment de journalistes sur place pendant les émeutes, ayant assisté à l’enterrement….Facebook n’est pas en reste avec comme à l’occasion de chaque évènement une profusion de groupes. « Soutien à la police municipale de Woippy » (5400 membres) et « hommage et soutien pour les victimes et blessés du tragique accident de Woippy » (3500 membres) tiennent la corde. Si ce dernier n’a pas trop dévié servant notamment à tenir au courant de l’évolution de l’état de santé des blessés, le premier a été totalement dénaturé. On peut maintenant y lire des incitations à la haine, au meurtre…
Après le récent évènement du groupe pédophile devant la justice, Facebook ne se montre décidément pas sous son meilleur jour…