Le poker, activité mise sous les projecteurs depuis quelques années, rassemble de plus en plus d’adeptes et surtout de plus en plus de femmes, encore sous-estimées par leurs homologues masculins. Parmi les plus connues, on retrouve l’américaine Vanessa Selbst récente gagnante du Partouche Poker Tour reconnu comme le plus grand circuit européen de poker. Le Seven Casino quant à lui, accueillait parmi les 546 participants une dizaine de femmes, dont la présentatrice TV Estelle Denis, mais aussi Nesrine Koudouri qui a empoché un peu plus de 100 000 euros en terminant 4ème du tournoi derrière le talentueux Sam El Sayed grand vainqueur du WPT.
Si les mieux loties d’entres elles ont été inscrites par leurs sponsors qui pour la plupart sont des sites internet de poker en ligne, d’autres ont gagné leur place grâce à des tournois remportés quelques jours plus tôt sur Internet.
Un tiers de femme sur les sites de poker en ligne
Les salles de poker ouvrent désormais leurs portes à la gente féminine et la discipline rassemble a présent des milliers de joueuses sur tout le globe. Elles commencent pour la plupart à jouer en ligne sur des sites de poker gratuits et se font la main avec des petits tournois en réseau. Parmi elles se trouve aussi l’ancienne dame de France, Cécilia Sarkozy qui participe à la publication d’un livre intitulé « le poker des paresseuses » sous la houlette de son professeur de poker Jean-Maurice Cohen. La démocratisation du poker est aussi boostée par de plus en plus de compétitions rassemblant exclusivement des femmes comme le Partouche Poker Tour Ladies créé le 31 janvier 2009. Des magazines surfent également sur cette nouvelle vague comme le magazine That’s Poker qui cible essentiellement les joueuses. Cependant, si les choses bougent du côté des femmes, les talents évoluent parfois plus vite que les mentalités.
Des joueuses encore mal considérées
Même si les femmes talonnent les hommes de près pour les victoires en tournoi, le cas de Nesrine Koudouri, seule femme à s’être hissé jusque sur la table finale du WPT d’Amnéville, reste assez rare dans ce milieu profondément masculin. C’est surement la seule femme que les hommes retiendront de ce tournoi malgré la bonne prestation de certaines de ces collègues.
Lucille Cailly sponsorisée par barrierepoker.fr qui a terminé 65ème sur 547, faisait partie des prétendantes au titre et ressent que les hommes ne prennent pas toujours au sérieux leurs adversaires féminines même si ces dernières ont de la suite dans les idées. « Les femmes sont encore considérées comme des adversaires peu redoutables mais c’est entrain de changer. De plus en plus de femmes font de belles performances en tournois, ce n’est pas un hasard. Je n’ai jamais eu trop de réactions machistes mais certaines de mes amies dans le milieu n’ont pas eu cette chance. J’imagine que c’est inévitable dans un milieu essentiellement masculin. »
Seulement c’est bien connu, le fait de sous-estimer un adversaire n’est pas un atout au poker et ces demoiselles semblent l’avoir bien compris : « Etant donné que nous sommes considérées comme ayant un plus faible niveau et jouant un poker très ABC et serré, nous pouvons utiliser notre image aux dépens des hommes.» Et pour celles qui croient également pouvoir défier les joueurs les plus renommés, la joueuse de poker professionnelle conseille : « D’y aller doucement. Il est beaucoup plus facile de se faire sponsoriser lorsqu’on est une femme mais cela ne sert à rien de se retrouver sur le circuit sans un niveau adéquat. Il faut faire ses gammes, jouer dans sa zone de confort financier et travailler son jeu constamment. » Ces messieurs n’ont qu’à bien se tenir.